S’exprimant mercredi 26 mars 2014 lors de la 25e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui se termine vendredi 28 mars 2014 à Genève en Suisse, la Haute Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Navanethem Pillay, a appelé à « la mise en place d’une enquête indépendante et crédible sur les violations qui auraient été commises lors de l’assaut de l’armée du Sri Lanka contre les rebelles des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) en mai 2009, après un conflit qui a duré pendant près de trois décennies et tué des milliers de personnes ».
Navanethem Pillay a noté que ces dernières années le gouvernement a mis en place divers mécanismes chargés d’enquêter sur les violations passées. « Mais aucun n’a été suffisamment indépendant pour être efficace ou inspirer la confiance chez les victimes et les témoins ». Ajoutant : « Cela montre qu’une enquête internationale est non seulement justifiée, mais aussi possible, et peut jouer un rôle positif pour susciter de nouvelles informations et établir la vérité là où les mécanismes d’enquête nationaux ont échoué ». La haute commissaire s’est dit aussi « perturbée » par la poursuite du harcèlement et des intimidations visant les défenseurs des droits de l’homme au Sri Lanka, notamment la détention de deux militants d’organisations non gouvernementales de premier plan, Ruki Fernando, de l’ONG INFORM, basée à Colombo, et le père Praveen Mahesan, prêtre catholique. Ils avaient été arrêtés le 16 mars 2014 à Kilinochchi et placés en détention sans être officiellement accusés, au titre de la Loi relative à la prévention du terrorisme (PTA). Officiellement, ils ont été arrêtés « pour avoir fourni de fausses informations sur la situation des droits humains dans le nord du Sri Lanka en vue de nuire à la réputation du pays auprès de l’ONU ». L’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty International, avait indiqué « avoir reçu des informations très inquiétantes selon lesquelles les services de renseignement sri-lankais ont mis sur pied une unité spéciale chargée de surveiller les personnes soupçonnées de transmettre des informations à l’ONU », appelant tous les États membres de l’ONU « à se préoccuper de ces allégations ».