Le président américain, Barack Obama, a effectué dimanche 25 mai 2014 une visite surprise en Afghanistan. Le président afghan, Hamid Karzaï, a refusé de rencontrer Barack Obama sur la base américaine de Bagram. Selon des responsables américains, ce refus est dû au fait que « la rencontre n’a pas pu être préparée à l’avance en raison du caractère imprévu de la visite du président » américain.
Les relations entre les États-Unis et l’Afghanistan sont tendues après le refus de Hamid Karzaï de signer un accord bilatéral de sécurité, qui permettrait aux soldats américains de rester en Afghanistan après 2014. Le litige porte sur une clause qui attribue aux soldats américains, qui resteraient en Afghanistan après 2014, de bénéficier de l’immunité de juridiction. L’accord de sécurité entrerait en vigueur « le 1er janvier 2015 jusqu’à la fin 2024 et au-delà », et comporte la liste de 9 sites militaires dont pourraient disposer les États-Unis, dont la base de Bagram, surnommée « le Guantanamo afghan », dont le contrôle a été transféré aux Afghans le 25 mars 2013. Les talibans ont d’ores et déjà promis des représailles si cet accord est approuvé par la Loya Jirga. Rappelons que le président Hamid Karzaï avait annoncé vendredi 19 octobre 2012, après la visite la veille du secrétaire général de l’OTAN Organisation du traité de l’Atlantique Nord, Anders Fogh Rasmussen, qu’après le retrait des troupes étrangères d’Afghanistan en 2014, « les Afghans ne vont pas permettre à leur gouvernement d’accorder l’immunité » aux soldats étrangers. Il a ajouté : « Le statut légal des forces étrangères après 2014 dépendra de la sécurité, de la stabilité et de la protection des frontières afghanes ». L’accord bilatéral de sécurité doit être approuvé par le Parlement afghan, puis promulgué par le président Hamid Karzaï, qui a déjà précisé qu’il ne serait promulgué qu’après l’élection présidentielle du 5 avril 2014 et qu’à plusieurs conditions : la coopération avec les autorités afghanes dans le cadre du processus de paix engagé avec les talibans et la fin de toutes les opérations militaires américaines contre la population afghane, qui violent la souveraineté de l’Afghanistan.