Bien que citoyens d’un pays grand producteur d’héroïne, des centaines de travailleurs afghans qui ont passé des mois, voire des années en Iran où ils ont goûté à la drogue, rentrent chez eux, usés par l’abus de stupéfiants. Ces nombreux Afghans qui avaient trouvé refuge chez leur voisin avec l’arrivée des talibans ont amorcé un mouvement inverse – souvent expulsés par le régime islamique plus sévère à leur égard – depuis que la situation en Afghanistan s’est « améliorée ».
À « Point zéro », le principal poste-frontière entre l’Afghanistan et l’Iran, des centaines d’Afghans rentrent chaque jour au pays. Ils reviennent exténués par des conditions de travail accablantes, mais aussi, pour beaucoup, accros à la drogue goûtée en Iran.
Sous les yeux des douaniers afghans et iraniens, des cohortes de travailleurs harassés traversent la plaine aride et venteuse à Islam Qala, point d’entrée dans la province d’Hérat et l’Ouest afghan, après des mois, voire des années, passées en Iran.
Chaque jour, entre 1 000 et 1 500 Afghans sans papiers, essentiellement de jeunes hommes, reviennent au pays de leur plein gré, ou expulsés pour environ un tiers d’entre eux.
À partir des années 1980, l’Iran, qui partage une longue frontière avec l’Afghanistan, a accueilli plusieurs millions d’Afghans fuyant des combats qui n’ont jamais vraiment cessé depuis.
Le mouvement s’est inversé à partir de la chute des talibans à la fin 2001, avec le retour volontaire au pays de millions d’Afghans. Ces dernières années, il s’est accéléré en raison de la politique plus répressive du régime iranien envers les Afghans réfugiés chez lui, notamment les 1,7 million d’illégaux (contre 840 000 enregistrés).
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Voir aussi :
- « En Iran, les dégâts du «chiché» après la douceur de l’opium » (3 juin 2015)
- « Iran : le pays le plus drogué du monde » (6 septembre 2011)