Bertrand Delanoë, maire de Paris, militant infatigable des droits de l’Homme, pourfendeur des « idées » d’extrême droite, a remis mardi 15 janvier 2013, la Grande Médaille de Vermeil de la Ville de Paris au cinéaste franco-cambodgien Rithy Panh, a constaté sur place l’un des correspondants de Fil-info-Paris. Rithy Panh est l’initiateur du Centre Bophana qui permet au public cambodgien de consulter les archives collectées sur le Cambodge aux formats vidéo, audio ou photographique. Inauguré à Phnom Penh en décembre 2006, ce centre de ressources audiovisuelles a pour ambition de reconstituer le patrimoine audiovisuel du Cambodge, facilitant ainsi l’accès du peuple à la mémoire et transmettant une histoire et une culture aux générations futures La Ville de Paris a participé au financement de cette initiative et a permis notamment l’aménagement de la salle de projection collective, baptisée pour l’occasion « Paris – Eden Cinéma ».
Paris a également accompagné le Centre Bophana dans les transferts de compétence entre le Centre Bophana et l’Institut Imagine pour la mise en place d’un centre d’archives à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. « En évoquant le nom de Bophana, le Centre veut se faire le relais du message de résistance, de courage et de dignité que cette jeune prisonnière du centre de détention S21 a laissé. Le projet qu’il porte, celui de reconstituer le patrimoine audiovisuel cambodgien, vise à ouvrir un accès à la mémoire. Pour se souvenir, transmettre une histoire et une culture aux générations futures, et bâtir ensemble un avenir », précisent les représentants des 2 associations qui travaillent en partenariat à la gestion du Centre de ressources audiovisuelles. Ces 2 associations sont : l’une, française, l’AADAC – Association d’aide au développement de l’audiovisuel au Cambodge, et l’autre, cambodgienne, l’ARPAA – Association pour la recherche, la production et l’archivage des documents audiovisuels.
L’œuvre de Rithy Panh révèle la douleur des survivants du régime de Pol Pot et insiste sur l’indispensable et nécessaire travail de mémoire. Sa filmographie comprend des films de fiction comme l’adaptation du roman de Marguerite Duras, « Barrage contre le Pacifique » avec Isabelle Huppert, et des documentaires, comme le long métrage sur les procès des Khmers rouges, primé au dernier Festival de Cannes. Rithy Panh est également reconnu pour ses livres comme « La Machine khmère rouge : Monti Santésok S-21, réflexion sur le génocide khmer ».