La Chambre des représentants a adopté vendredi 1er novembre 2013 une loi d’amnistie, proposée par le parti au pouvoir, Puea Thai, mené par la première ministre, Yingluck Shinawatra, soeur de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, en exil, après avoir été renversée par un coup d’État militaire le 19 septembre 2006 alors qu’il participait à l’Assemblée générale de l’ONU à New York aux États-Unis. Les partisans de Thaksin Shinawatra, les « Chemises rouges » avaient organisé de violentes manifestations qui avaient fait 90 morts et 1900 blessés. Cette loi prévoit une amnistie pour toute personne impliquée dans des activités antigouvernementales et permettrait donc le retour de Thaksin Shinawatra. Le Parti démocrate, principal parti d’opposition, a organisé jeudi 31 octobre 2013 une manifestation près de la gare de Bangkok pour dénoncer cette loi, avec des slogans tels que « pas d’amnistie pour les corrompus », et a indiqué qu’une plainte sera déposée auprès de la Cour constitutionnelle. Thaksin Shinawatra a été condamné en 2008 pour corruption. Le texte va être examiné par le Sénat le 11 novembre 2013. L’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (HWR), a réagi, indiquant « qu’en adoptant cette amnistie générale, le Puea Thai transforme la Thaïlande en État paria qui ne respecte pas la justice et les droits de l’Homme ».