L’Assemblée traditionnelle, Loya Jirga, qui réunit 2500 représentants des 34 provinces afghanes, a approuvé dimanche 24 novembre 2013 l’accord bilatéral de sécurité, conclu avec les États-Unis après le retrait des 75 000 soldats de l’ISAF Force internationale d’assistance à la sécurité, sous commandement de l’OTAN, en 2014. Selon cet accord, les soldats américains, qui resteraient en Afghanistan après 2014, bénéficieraient de l’immunité de juridiction, le président Hamid Karzaï ayant accepté que « les États-Unis jouissent du droit exclusif de juger les soldats américains qui commettraient des crimes sur le sol afghan », selon un communiqué du ministère afghan des Affaires étrangères. L’accord de sécurité entrerait en vigueur « le 1er janvier 2015 jusqu’à la fin 2024 et au-delà », et comporte la liste de 9 sites militaires dont pourraient disposer les États-Unis, dont la base de Bagram, surnommée « le Guantanamo afghan », dont le contrôle a été transféré aux Afghans le 25 mars 2013. Les talibans ont d’ores et déjà promis des représailles si cet accord est approuvé par la Loya Jirga. Rappelons que le président Hamid Karzaï avait annoncé vendredi 19 octobre 2012, après la visite la veille du secrétaire général de l’OTAN Organisation du traité de l’Atlantique nord, Anders Fogh Rasmussen, qu’après le retrait des troupes étrangères d’Afghanistan en 2014, « les Afghans ne vont pas permettre à leur gouvernement d’accorder l’immunité » aux soldats étrangers. Il a ajouté : « Le statut légal des forces étrangères après 2014 dépendra de la sécurité, de la stabilité et de la protection des frontières afghanes ». L’accord bilatéral de sécurité doit être approuvé par le Parlement afghan, puis promulgué par le président Hamid Karzaï, qui a déjà précisé qu’il ne serait promulgué qu’après l’élection présidentielle du 5 avril 2014 et qu’à plusieurs conditions : la coopération avec les autorités afghanes dans le cadre du processus de paix engagé avec les talibans et la fin de toutes les opérations militaires américaines contre la population afghane, qui violent la souveraineté de l’Afghanistan.