Le ministre des Communications et des Affaires internes, Yoshitaka Shindo, a visité vendredi 15 août 2014 le sanctuaire de Yasukuni, à Tokyo, à l’occasion du 69e anniversaire de la capitulation du Japon à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Le président de la Commission nationale de la Sécurité publique, Keiji Furuya, s’est rendu également sur les lieux, en précisant qu’il s’agissait d’une « visite privée ». Il a déclaré qu’il était « raisonnable », en tant que Japonais, de prier au sanctuaire, « un lieu qui ne blanchit pas l’histoire militariste du Japon ».
Shinjiro Koizumi, député de la Chambre basse du Parti libéral démocratique au pouvoir et fils de l’ancien Premier ministre Junichiro Koizumi, s’est également rendu au sanctuaire controversé. Le Premier ministre Shinzo Abe a également envoyé une offrande au sanctuaire Yasukuni par l’intermédiaire de son assistant Kouichi Hagiuda à l’occasion du 69e anniversaire de la capitulation du Japon. Shinzo Abe avait visité jeudi 26 décembre 2013 le sanctuaire Yasukuni, malgré l’opposition des pays voisins comme la Chine et la Corée du Sud. Cette date de visite correspondait au jour du premier anniversaire de la prise de fonctions de Shinzo Abe pour un second mandat de Premier ministre. Il s’agissait également de la première visite d’un Premier ministre japonais depuis 2007. La Chine et la Corée du Sud ont critiqué ces visites. Rappelons que le sanctuaire Yasukuni (Yasukuni jinja, « Temple du pays en paix ») à Tokyo, sanctuaire shinto, a été érigé au XIXe siècle en hommage aux Japonais « ayant donné leur vie au nom de l’empereur ». Le sanctuaire du Yasukuni, au cœur de Tokyo, honore 14 criminels de guerre « de catégorie A » condamnés par les Alliés après 1945 qui y ont été secrètement enregistrés en 1978, dont l’ancien chef de guerre Hideki Tojo, ainsi que les 2,5 millions de Japonais morts pour la patrie depuis la guerre civile de 1853. Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Yun Byung-Se, avait annulé le 22 avril 2013 une visite au Japon après que 3 ministres japonais (le chef de la Commission nationale de la sécurité publique, Keiji Furuya, le vice-premier ministre, Taro Aso, également ministre des Finances, et le ministre de l’Intérieur, Yoshitaka Shindo), se soient rendus au sanctuaire Yasukuni.