À son apogée, au milieu du XVe siècle, elle comptait 3 500 vaisseaux. La marine américaine aujourd’hui, qui est la première au monde, n’en compte que 460 !
Mieux encore, elle était aussi, cette flotte impériale, la première par la technologie. On rapporte dans les chroniques de l’époque des vaisseaux à 9 mats et qui auraient pu mesurer jusqu’à 130 mètres de long et pouvant accueillir jusqu’à 1 500 hommes d’équipage.
La Santa María, le plus grand des 3 vaisseaux de Christophe Colomb mesurait 25 mètres de long, c’est-à-dire qu’elle était 5 fois plus petite que le vaisseau amiral de la « Flotte du Trésor » chinoise. On parle bien de la même période : XVe et XVIe siècle.
Elle flotte dont on sait que, des décennies avant Colomb, elle sillonnait les mers jusqu’en Afrique. Une flotte qui, en un seul voyage, pouvait aligner 300 navires à la fois. L’Invincible Armada de Philippe II comptait 120 navires.
C’est un des grands mystères de l’histoire : en 1470, les cartes et les écrits du Grand Amiral de la flotte chinoise, Zheng He Zheng He (1371 – 1433) (chinois simplifié : 郑和 ; chinois traditionnel : 鄭和), ont été détruits pour que personne ne puisse les utiliser. Les vaisseaux ont été brûlés ou laissés pourrir dans les ports.
Les derniers ont été désarmés en 1525. Pourquoi avoir abandonné cette suprématie maritime ? Les historiens ont plusieurs thèses : le coût gigantesque de cette flotte qui, par ailleurs, ne rapportait pas grand-chose. Des guerres terrestres et non maritimes.
Mais un prix Nobel d’économie vient de publier une nouvelle thèse passionnante : pour Angus Deaton, si la « flotte du trésor » a été détruite, c’est parce que les mandarins, la haute administration impériale, si vous voulez, a eu peur pour ses privilèges.
Peur de l’ascension et de l’enrichissement irrésistible d’une nouvelle classe sociale : celle des marchants et donc la bourgeoisie citadine. En clair, pour empêcher d’autres d’accumuler richesses et pouvoir, l’Empire a préféré se refermer sur lui-même.
500 ans plus tard, le président Xi Jinping déclarait : « Si l’on a peur de l’océan, on finit noyé. Nous avons appris de l’Histoire et nous défendons le commerce mondial. Que vous le vouliez ou non, l’océan, c’est la mondialisation et on ne peut pas y échapper. »
(source france inter)