La MANUA, Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan a condamné mercredi 20 août 2014 des heurts qui ont éclaté entre des partisans d’un candidat à l’élection présidentielle, Abdullah Abdullah, et des employés de la Commission électorale indépendante (CEI), qui a fait plusieurs blessés dans un centre de vérification des résultats du second tour de l’élection à Kaboul.
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, Jan Kubis, a souligné dans un communiqué que « toutes les parties impliquées dans ce processus, qu’il s’agisse des équipes de campagne, de la CEI, de l’ONU et des observateurs, doivent respecter les codes de conduite et se comporter avec professionnalisme », ajoutant : « Ils doivent se traiter mutuellement avec respect. Les personnes chargées de superviser les groupes respectifs ont pour responsabilité de les guider, de contrôler la situation, et de ne pas laisser les différends dégénérer en confrontation ». Plus de 12 000 des 22 828 urnes électorales ont à ce jour été vérifiées dans le cadre du processus supervisé par l’ONU, avec des partenaires nationaux soutenus par plus de 150 experts de l’ONU. La MANUA a également exprimé sa préoccupation par des actes d’intimidation visant un journaliste américain du « New York Times », Matthew Rosenberg, déclarant : « Les tentatives visant à empêcher un représentant des médias d’exercer librement son travail montrent un mépris inquiétant pour la liberté d’expression ». Matthew Rosenberg a été informé mardi 19 août 2014 qu’il ne serait pas autorisé à quitter l’Afghanistan parce qu’il faisait l’objet d’une enquête portant sur un article qu’il avait écrit la veille, indiquant que les « puissantes figures gouvernementales afghanes discutaient de la mise sur pied d’un gouvernement temporaire pour sortir de l’impasse consécutive à l’élection » présidentielle afghane, se fondant « sur des sources gouvernementales anonymes ». Matthew Rosenberg, correspondant en Afghanistan depuis trois ans, a été expulsé jeudi 21 août 2014, pour avoir refusé de divulguer ses sources dans l’article qu’il avait écrit, et a 24 heures pour quitter le pays.