Peintre peu connu d’un Japon méconnu, Isson Tanaka (田中一村), de son vrai nom Takashi Tanaka, s’est distingué par ses tableaux inspirés des scènes naturelles de sa région natale, les îles Amani, archipel situé dans le sud-ouest du Japon. Il a obtenu sa première récompense à l’âge de sept ans pour une aquarelle.
En 1926, il entre au okyo Bijutsu Gakko (devenue l’Université des arts de Tokyo) où il se spécialise dans le nan-ga (peinture du Sud), une variante du bunjin-ga (peinture des lettrés du XVIIIe siècle). Son style se transforme progressivement pour s’individualiser. Une grande partie de son œuvre – des estampes d’une grande beauté et d’une grande finesse – est exposée au mémorial qui porte son nom, à Amami-Ōshima.
Sur l’île d’Amami-Ōshima (Japon), située entre l’île principale de Kyūshū et Okinawa, on peut voir, près de la ville de Nazé, une modeste maison en bois, bordée de végétation subtropicale.
C’est dans cette maison qu’a vécu le peintre Isson Tanaka (1908-1977), à partir de sa cinquantième année. Amami-Ōshima est une île qui appartenait, jusqu’au XVIIe siècle, à l’ancien royaume de Ryūkyū. Il s’agit, d’évidence, d’un autre Japon, avec ses propres croyances animistes (pas de bouddhisme ni de shintoïsme), ses langues (amami du Nord, amami du Sud) et sa flore si différente de celle qui vient spontanément à l’esprit lorsque l’on songe au paysage japonais. Hymne à la beauté de l’île, l’œuvre méconnue d’Isson Tanaka parvient à nous communiquer l’émerveillement qu’il a ressenti devant une telle profusion de formes et de couleurs. Un récent voyage sur l’île d’Amami-Ōshima m’a donné l’occasion de découvrir ce peintre atypique, fréquemment surnommé « le Gauguin japonais ».
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