La Birmanie (Myanmar) a lancé dimanche 30 mars 2014 son premier recensement depuis 31 ans pour une durée de 12 jours. 1,2 million d’agents sera déployé jusqu’au 10 avril 2014. Les autorités birmanes avaient annoncé samedi 29 mars 2014 que « les musulmans de la minorité des Rohingyas, non reconnue par les autorités, ne seraient pas autorisés à s’inscrire en tant que tel dans la case du recensement destinée à préciser l’ethnie de chaque habitant.
Des violences opposent régulièrement dans l’État de Rakhine bouddhistes et musulmans. En 2012, ces violences avaient fait plus de 200 morts et 140 000 déplacés. 800 000 Rohingyas sont installés en Birmanie. Ils sont considérés par les autorités comme des immigrés clandestins en provenance du Bangladesh, qui ne les reconnaît pas non plus comme ses citoyens. Les organisations de défense des droits de l’homme ont accusé les forces de l’ordre d’inaction, voire de complicité, dans ces violences. Human Rights Watch a même accusé, dans un rapport de 53 pages intitulé « Tout ce que vous pouvez faire, c’est prier : Crimes contre l’humanité et nettoyage ethnique visant les musulmans rohingyas dans l’État birman d’Arasant » (en anglais : « All You Can Do is Pray: Crimes Against Humanity and Ethnic Cleansing of Rohingya Muslims in Burma’s Arakan State »), publié le 22 avril 2013, la Birmanie d’avoir entrepris une « campagne de nettoyage ethnique » contre les Musulmans Rohingyas.