Entretien avec La Revue de Téhéran

Pour ce premier article consacré à l’Iran, Terres d’Asie s’est entretenu avec Amélie Neuve-Eglise, rédactrice en chef de La Revue de Téhéran et doctorante en philosophie.

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La Revue de Téhéran.

Pouvez-vous nous présenter La Revue de Téhéran ?

La Revue de Téhéran est un mensuel iranien francophone créé il y a bientôt huit ans par un petit groupe d’étudiants et de professeurs iraniens souhaitant par ce biais mieux faire connaître la culture iranienne à un public francophone, ainsi que de fournir aux étudiants et professeurs iraniens, mais aussi aux Français et à toute personne intéressée par l’Iran la possibilité de faire partager leurs recherches et expériences à ce sujet.

Son lancement n’a-t-il pas été trop difficile ?

La revue avait une diffusion limitée au début, il fallait réunir une équipe solide, se faire connaître… ce qui a pris du temps. Mais nous avons rencontré dès le départ un réel intérêt de la part de la communauté francophone de Téhéran, d’étudiants, ainsi que d’Iraniens expatriés. La mise en place d’un site internet nous a également beaucoup aidés à faire connaître notre projet, et à trouver de nouveaux contributeurs et lecteurs.

Qu’y trouve-t-on ?

La majorité des articles traitent de divers aspects de l’Iran et de sa culture. Nous publions des articles à tonalité historique, sur des sites touristiques, sur la pensée et la spiritualité iraniennes ; nous présentons également les grandes personnalités culturelles iraniennes historiques et contemporaines, réalisons des entretiens et reportages sur certains grands événements culturels… Nos correspondants en France couvrent également les événements ayant trait à l’Iran sur place, tout en écrivant également parfois des articles sur la France, car les étudiants iraniens en langue française font également partie de nos lecteurs et sont intéressés par ce genre d’articles.

Parmi les nombreux articles que vous proposez, quels sont ceux qui sont les plus lus ?

Les articles les plus lus sont en général ceux sur les sites historiques et touristiques majeurs, ainsi que ceux sur la spiritualité.

Quel est son lectorat ? Est-il principalement français ou iranien ?

Notre lectorat se répartit entre la version papier de la revue et notre site internet, où est mise en ligne la version intégrale de la revue un mois après sa parution. Il est principalement français, mais compte également un nombre important d’Iraniens. De nombreuses personnes consultent également notre site des États-Unis, de différents pays d’Europe…

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Couverture du no 89 d’avril 2013.

Qui compose son équipe ? L’équipe de rédaction est-elle essentiellement universitaire ?

Notre équipe est principalement formée de doctorants ainsi que de professeurs iraniens en littérature française. Mais nous comptons également plusieurs Français ayant fait une thèse sur l’Iran, ou y ayant vécu pendant plusieurs années.

Qu’est-ce que la fondation Ettelaat ?

La fondation Ettelaat est l’un des plus anciens groupes de presse iraniens. Elle rassemble de nombreuses publications sous son égide, dont un quotidien du même nom qui connaît une vaste diffusion en Iran, ainsi que La Revue de Téhéran.

On peut s’étonner de la présence d’un tel magazine en Iran. Les Iraniens sont-ils francophones ? Quelle est leur perception de la France ?

Au XXe siècle, la langue française a connu une très grande diffusion en Iran, notamment du fait d’une forte présente française dans le domaine de l’enseignement secondaire et supérieur, et des élites iraniennes dont une grande partie faisait alors ses études en France. Cela a été à la source du développement d’une importante francophonie et francophilie en Iran. Si le français est en recul actuellement face à l’anglais, un nombre non négligeable d’Iraniens parle cette langue. Néanmoins, notre public principal reste les Français et francophones non iraniens. Les Iraniens ont en général une vision très positive de ce pays qui, contrairement à l’Angleterre, n’a jamais eu une mainmise politique sur le pays et a construit ses liens avec l’Iran essentiellement sur une base culturelle. Il existe un réel intérêt pour la culture, les écrivains… français, et certaines influences sont visibles, avec notamment la présence de nombreux mots français dans la langue persane contemporaine.

Et les Français, quelle est leur vision de l’Iran ?

Les Français ont en général une vision négative de l’Iran actuel, souvent largement alimentée par la désinformation de médias, ainsi que certains romans et films sensationnalistes qui visent plus à produire des stéréotypes erronés qu’à faire connaître ce pays et ses habitants tels qu’ils sont. C’est d’ailleurs dans le but de proposer un autre regard sur l’Iran et, à notre modeste échelle, de contribuer à faire évoluer ces représentations, que cette revue a été créée.

Quel conseil donneriez-vous à ceux qui voudraient visiter ce pays ?

Rien de particulier, sinon de se préparer à un fort décalage entre les idées qu’on aura pu leur véhiculer sur l’Iran et ce qu’ils vont découvrir sur place… Je ne pourrai que trop conseiller à ceux qui ont envie de partir de franchir le pas et d’oser une belle expérience humaine de découverte.

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La Revue de Téhéran en persan.

Comment voyez-vous l’avenir de La Revue de Téhéran ?
Nous espérons élargir le rôle de plate-forme à la fois d’informations et d’échanges qu’est devenu notre site internet, de continuer à proposer des articles de la meilleure qualité possible sur des sujets variés, et de donner aux gens l’envie de découvrir ce pays dont la culture vaut vraiment la peine d’être mieux connue.

Propos recueillis par Pascal Marion le 24 avril 2013

3 Replies to “Entretien avec La Revue de Téhéran”

  1. Votre revu est victime de sansur ou faillite
    Votre site est fermé . Dommage
    Dans 2 mois votre situation et l Iran saura claire
    Mes salutation distingue
    Fereidoun A.Zanganeh

    1. Merci pour cette information. Effectivement, le site de la Revue de Téhéran a été suspendu et il reste à en connaître les raisons.

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