Le plus important mouvement de la rébellion musulmane aux Philippines, le Front moro islamique de libération (MILF), qui lutte depuis 1978 pour obtenir un État islamique indépendant dans le sud des Philippines, a déposé symboliquement des dizaines d’armes à feu et rendu à la vie civile 150 de ses combattants, « dans un geste de paix » et pour encourager le parlement à voter une loi sur la création d’une région autonome dans le sud de l’archipel comme prévu par l’accord de paix signé en mars 2014. L’examen de cette loi avait été suspendu après la mort en janvier 2015 de 44 policiers lors d’affrontements avec des rebelles musulmans, dont des combattants du MILF, dans l’île méridionale de Mindanao.
Le MIFL avait annoncé en novembre 2014 la création d’un parti politique baptisé « United Bangsamoro Justice Party » en vue de participer aux élections prévues en 2016. Rappelons qu’un accord de paix « historique » avait été signé jeudi 27 mars 2014 à Manille la capitale, entre le gouvernement des Philippes et le Front moro islamique de libération, sous l’égide de la Malaisie avec l’appui des États-Unis et de l’Union européenne. Cet accord prévoit la reconnaissance des droits du peuple Moro, incluant la création d’une région autonome, le Bangsamoro, située sur l’île de Mindanao, à majorité musulmane, leurs droits sur les richesses de leur sous-sol, l’application de la charia (loi islamique) aux seuls musulmans, et la démilitarisation des rebelles. Cet accord met fin à 40 ans de guerre civile dans le sud des Philippines, qui fait plus de 150 000 morts.