Il arrive que la passion et la détermination puissent mener loin et changer le destin d’une personneFilmothèque Celui de Mamad Haghighat l’illustre très bien. De l’Iran à la France, voici son parcours.
Derrière la caisse de ce petit cinéma du Quartier latin, Mamad. Arrivé en France en 1977, il a fait connaître au monde entier le cinéma de son pays.
Tous les jours ou presque, il est derrière son guichet. Rue Champollion. Cinéma Filmothèque. Spécialisé dans les classiques américains, italiens, russes… Un caissier comme les autres ? L’accent trahit une origine lointaine. L’Iran. Derrière cet homme humble et enjoué se cache aussi une histoire étonnante. La France, depuis plus de vingt ans, a découvert Kiarostami, Panahi, Ghobadi, Makhmalbaf, Farhadi… Autant de réalisateurs iraniens qui, dès 1997, ont remporté palme d’or, caméra d’or, lion d’or (à Venise), ours d’or (à Berlin), oscar (pour « Farhadi » et « Une séparation »). Autant de films qui n’auraient jamais franchi les frontières de l’Iran sans cet homme, Mamad Haghighat, que dans le milieu on appelle simplement Mamad.
Il est arrivé à Paris en 1977. De notre langue il ne sait qu’un seul mot : merci. Parce qu’on dit aussi merci en persan. Avant son départ, ce jeune assistant-réalisateur, qui a fondé à Téhéran un petit festival de cinéma amateur, a envoyé une lettre à Henri Langlois, le mythique fondateur de la Cinémathèque. Une lettre en persan. « Un ami m’avait tout de même fait ajouter en français : “Cher Henri Langlois”. » Malheureusement, Langlois est mort un mois auparavant…
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Voir aussi : « Histoire du cinéma iranien » (10 juin 2013)