Avec le périple du marchand vénitien Marco Polo (1254-1324), la Terre a cessé d’être ronde et plate comme une galette pour devenir linéaire, comme le précise Jean-Paul Desroches, commissaire de l’exposition. Une cartographie qui comprend à cette époque trois continents : l’Europe, l’Afrique et l’Asie.
Cette exposition intéressante retrace le parcours de ce voyageur sur deux niveaux et nous invite à suivre le cheminement de cet explorateur malgré lui. Ses 24 ans passés en Asie lui ont permis d’avoir une connaissance de cet immense continent qu’il a décrit dans son Livre des merveilles (consultable dans le musée en version numérique) dont le récit a été recueilli en prison par son compagnon d’infortune, Rusticien de Pise. Marco Polo a rapporté dans ses bagages non seulement des pierres précieuses, des épices, des soieries mais surtout une nouvelle vision du monde et des inventions inconnues en Occident.
L’exposition nous mène sur la route de la soie, sur les pas du célèbre marchand, de la Venise du XIIIe siècle à la Chine de Kubilaï Khan en passant par le Caucase, la Perse et les steppes de l’Asie centrale. Des photos, des artefacts et des objets anciens qui jalonnent le voyage sont illustrés par des citations extraites du livre. On découvre des objets de grande valeur provenant de musées célèbres français et italiens, mais aussi de collections privées. Le plus précieux est un magnifique brûle-parfum du XIIe siècle qui vient de la Basilica di San Marco de Venise. On y trouve des soieries des XIIe, XIIe et XIVe siècle, mais également des céramiques persanes aux superbes motifs, des objets en cristal de roche, d’or et de jade dont une paire de chimères de l’époque Liao (Xe-XIe siècles).
L’étage, où l’on peut découvrir une vraie yourte mongole, est réservé à la civilisation mongole de cette époque.
Les visiteurs sont invités à « une exploration multi-sensorielle grâce aux fourrures, soierie et lainages qu’ils peuvent toucher ! Leurs sens sont avivés par les parfums d’épices rares provenant des lieux exotiques découverts. Une halte évoquant une très belle mosquée et ses objets évocateurs les accueille à l’oasis de Yazd en Perse. »
En parallèle à l’exposition, un extrait d’une vingtaine de minutes du film Sur les traces de Marco Polo sorti en 2008 est projeté entre les deux parties de l’exposition. Il retrace le périple de deux amis de longue date, Denis Belliveau et Francis O’Donnell, de Queens, New York, qui prennent, au début des années 90, la décision de suivre les pas de Marco Polo.
Il est important de signaler que le commissaire, M. Desroches qui a prêté un ensemble d’objets venant de la civilisation mongole, a œuvré pendant 35 ans comme conservateur général au Musée Guimet à Paris, en plus d’avoir été professeur pendant 20 ans à l’École du Louvre, à la chaire d’Extrême-Orient.
Cette exposition mérite le détour car, outre le fait de nous rappeler les conséquences nombreuses du long séjour qu’a effectué Marco Polo dans cette partie du monde, elle offre l’opportunité de découvrir des objets rares dont certains sont présentés pour la première fois à l’étranger.
- Marco Polo – Le fabuleux voyage
- Du 6 mai au 26 octobre 2014
- Pointe-à-Callière
- Maison-des-Marins – Pavillon Banque Nationale
- 165, place d’Youville
- Angle de place Royale
- Vieux-Montréal (Québec) H2Y 2B2
- Canada