La tradition des kumaris, qui date du XVIIe siècle, est l’un des éléments de la culture népalaise. Elle consiste à choisir une très jeune fille pour être adorée, le temps de la préadolescence, comme l’incarnation de la déesse hindoue Dourga. Une fois son « rôle » terminé à la puberté, elle retourne à la vie normale qui est difficile pour elles après des années de respect et d’adoration. Le séisme qui a touché le Népal le 25 avril dernier, a fait sortir de son isolement Dhana Kumari Bajracharya, la plus vieille des kumaris vivantes, élue en 1954.
Recluse dans sa maison vers Katmandou, la « Kumari » raconte comment le séisme d’avril l’a obligée à sortir pour la première fois dans la rue.
Quand le Népal a été frappé par un fort séisme en avril, sa plus ancienne « déesse vivante » a dû se résoudre à l’impensable : marcher dans la rue pour la première fois de sa vie.
Fidèle à la vie de recluse pour laquelle elle a opté dès l’âge de deux ans, la « Kumari » Dhana Kumari Bajracharya a fait le récit de son long et inhabituel règne et de ce traumatisme encore vivace lié à son évincement sans ménagement dans les années 80.
Avant le séisme de magnitude 7,8 qui a dévasté le Népal le 25 avril, elle n’était jamais apparue en public autrement que sur un palanquin de bois sculpté.
À l’écart du monde
Les Kumaris, ces déesses vivantes spécifiques au Népal, vivent à l’écart du monde et parlent rarement en public, en vertu de traditions héritées de l’hindouisme et du bouddhisme.
Mais au moment du tremblement de terre meurtrier qui a détruit des dizaines de milliers de bâtiments et provoqué la mort de plus de 8 800 personnes, Bajracharya a quitté sa maison à Patan, au sud de Katmandou, pour la première fois en trois décennies. Et pour la première fois à pied.
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Voir aussi « In Kumari’s house. Living Goddess life in Nepal » (16 décembre 2014), avec de nombreuses photos l’actuelle kumari et de Dhana Kumari Bajracharya.