Japon Infos est un site Web situé à Toulouse, dans le sud-ouest de la France. Son responsable s’est confié à Terres d’Asie à l’occasion de la campagne de financement participatif qui a été lancée pour créer une version papier.
Vous êtes graphiste à Toulouse. Qu’est-ce qui vous amené à vous intéresser au Pays du soleil levant ?
Oui, c’est bien cela, je suis designer graphique indépendant depuis 2009. Ce qui me poussa à m’intéresser au Japon sont les influences japonaises de mon enfance que sont les dessins animés, manga et les jeux vidéo.
Vous êtes également le directeur de la publication de Japon infos. En êtes-vous l’artisan et qu’est-ce qui a conduit à sa création ?
En 2010, pendant mon Master de recherche en Arts appliqués à Toulouse, j’ai choisi d’étudier parallèlement la langue et la culture japonaise afin de me donner les bases nécessaires pour l’exploration de mon sujet de mémoire : « Le design graphique au Japon ».
À l’époque, pour me documenter et pour mon enrichissement personnel, je lisais des informations japonaises en anglais ou en japonais, mais il existait un vide en langue française. C’est d’ici que tout est parti !
Que trouve-t-on sur le site et à quel public s’adresse-t-il ?
Japon infos est un site d’information généraliste sur le Japon, on y trouve aussi bien des actualités politiques, économiques ou sociales que culturelles (populaires ou traditionnelles) et événementielles. Le site s’adresse à tous les francophones qui s’intéressent au Japon et qui souhaitent en apprendre davantage sur l’Archipel.
Quelle perception ont les Japonais de la France et des Français du Japon ?
C’est une question intéressante qui nécessiterait un article entier pour y répondre. Ce que je peux dire pour résumer, c’est que l’on remarque une fascination réciproque pour nos pays et nos cultures. Un exemple : la cuisine japonaise est très populaire en France et les restaurants se multiplient alors qu’au Japon, la gastronomie française reste un symbole d’excellence…
Vous avez lancé récemment une campagne de financement participatif. Expliquez-nous les raisons de cette démarche.
Cette démarche est devenue une évidence pour continuer la suite de l’histoire. Alimenter le site en informations, demande du temps et ce temps, s’il n’est pas bénévole, doit être rémunéré. Or, comme nous nous autofinançons à 90 % depuis notre lancement, aujourd’hui la situation n’est plus viable.
Vivre de la presse en France est quelque chose de très difficile, peu de médias sont rentables aujourd’hui. Alors le « crowdfunding » nous a paru être un mode correspondant à nos exigences et notre ADN. C’est-à-dire rester indépendant et spontané !
Dans cette optique nous avons voulu proposer quelque chose de nouveau au-delà de l’amélioration du site Japon infos. C’est pour cela que nous proposons une version papier de notre journal à tous les contributeurs qui nous font confiance lors de cette campagne de financement participatif.
C’est un défi de taille ! Espérez-vous atteindre vos objectifs ?
Bien sûr que l’on espère atteindre nos objectifs, mais on garde les pieds sur terre.
Le « crowdfunding » est également ici un moyen de faire prendre conscience à notre communauté de la réalité économique.
Sans eux nous ne pourrons pas continuer comme nous l’avons fait jusqu’ici, c’est un rendez-vous, on s’y retrouve ou pas.
Si la somme récoltée n’est pas suffisante, allez-vous prolonger la période d’appel au financement ?
Nous n’avons pas prévu de prolonger la période, tout simplement, car nous concevons que notre public ne soit pas au rendez-vous.
C’est une réalité qui est peut-être difficile, mais je pense qu’elle est nécessaire dans l’entrepreneuriat.
Nous saurons tirer les leçons de cette aventure, ô combien enrichissante, et nul doute que nous en surprendrons plus d’un !
Un conseil pour celui qui veut visiter le Japon ou apprendre le japonais.
Mon conseil est, au minimum, de s’intéresser à la culture du Japon et à sa société, car c’est nécessaire pour de comprendre ce qu’il se passe réellement. Mais c’est à partir du moment où l’on dépasse le stade de l’émerveillement et de la fascination que cela devient réellement intéressant.
Entretien réalisé par Pascal Marion, le 13 novembre 2016
Mise à jour du 16 novembre
Japon infos a réussi son pari en récoltant 25 216 €.