Premier événement culturel du Festival du mois asiatique, Kaléidoscope est une exposition consacrée aux photos de Kiran Ambwani et à des vidéos de Florence So. Le vernissage de ce projet collaboratif a eu lieu samedi à la maison de la culture du Plateau-Montréal. Le point commun entre ces deux membres du comité d’Accès Asie, le thème choisi qui se rapporte à une sélection d’artistes qui ont marqué les vingt ans du festival.
L’image fixe et l’image en mouvement se complètent. Des montages ou des clichés pris dans un environnement parfois improvisé sont de grande qualité, avec une mention particulière pour les photos effectuées en extérieur, car elles suivent une mise en scène recherchée.
Les vidéos de deux minutes chacune montrent les artistes en pleine activité et donnent vie aux vingt photos.
L’exposition est à découvrir jusqu’au 14 juin 2015.
C’est dans ce cadre que s’est tenue, dimanche, une discussion portant sur les 20 ans du Festival. Elle a été animée par Khosro Berahmandi avec la participation de Janet Lumb, Kiran Ambwani, Kakim Goh…
Janet Lumb, saxophoniste, qui a été cofondatrice (avec Bernard Nguyen) du Festival dont l’objectif était de donner de la visibilité aux artistes d’origine asiatique. Elle a parlé des premières années du Festival pendant lesquelles les réunions se tenaient toutes les semaines dans des cafés pendant que sa chambre servait au rangement des dossiers ! Des débuts difficiles par manque de moyen jusqu’au moment où l’organisation a été accueillie par la Maison de la culture de Frontenac avant de déménager, en 2002, au Gesù. Elle a mis en avant le fait que le bénévolat et la motivation ont été la clé du succès de cet événement culturel et sans lequel rien n’aurait pu être fait. Les subventions sont arrivées longtemps après le lancement.
La musicienne a expliqué que chacun définit géographiquement l’Asie de manière différente, des propos confirmés par Khosro Berahmandi qui a ajouté que le festival permet d’avoir une meilleure compréhension de ce continent.
Kiran Ambwani est ensuite intervenu pour parler de son implication dans Accès Asie depuis 2008 et présenter au public l’exposition en cours qui est un dialogue portant sur la notion d’identité.
Le peintre Kakim Goh, dont le père poète a été l’invité du Festival dans le passé, a fait écho aux autres intervenants en parlant du fort engagement personnel de chacun et de l’importance des bénévoles qui sont en majorité francophones alors que les artistes sont en anglophones. Il a plaidoyé pour que ces derniers s’investissent en français.
La rencontre s’est poursuivie avec l’intervention d’Arlene Chan qui a présenté officiellement son septième ouvrage Righting Canada’s Wrongs : the Chinese Head Tax and Anti-Chinese Immigration Policies in the Twentieth Century. Le livre traite de la taxe d’entrée imposée par le gouvernement canadien aux immigrants chinois en 1885.
Deux jeunes filles ont clôturé cet après-midi en lisant chacune un extrait de l’histoire de leurs aïeuls lorsqu’ils sont arrivés au Canada.
Ce moment d’échanges intéressants aurait sûrement mérité un public plus nombreux.