Golestan 2017 : dialogue entre la Turquie et la Syrie

Didem Başar

Ce qui est vraiment plaisant avec les concerts d’Accès Asie, c’est qu’ils se déroulent presque toujours dans de petites salles en présence d’un public restreint et passionné. Rien de tel pour s’imprégner de la musique que l’on découvre souvent pour la première fois. L’édition 2017 de Golestan n’a pas fait exception.

Comme tous les ans, l’auditoire a pu apprécier un spectacle qui invite deux cultures musicales différentes à se rencontrer, voire à fusionner. La Turquie et la Syrie ont ainsi pu dialoguer pendant plus d’une heure de la manière la plus pacifique qui soit. Didem Başar, joueuse de qanûn (en arabe ou persan : قاﻧﻮﻥ ; aussi transcrit kanoun) et Nazih Borish, joueur d’oud ont offert un très beau spectacle. Chacun a d’abord joué en solo avant de se lancer dans un long duo qui a été chaleureusement applaudi.

Nazih Borish

Il est vrai que la Sala Rossa était l’endroit propice pour cette excellente prestation. Si l’oud est connu, il n’en est pas de même pour le qanûn. Ce fut donc une occasion pour découvrir cet instrument commun à plusieurs pays du Moyen-Orient et qui ressemble au santour. Didem Başar a commencé à en jouer dès l’âge de 11 ans et cela se ressent dans la maîtrise qu’elle a de cet instrument aux accents de harpe. La prestation de Nazih Borish était également de haut niveau avec une musique rappelant parfois la musique espagnole.

Au final, un grand succès pour ce concert qui a su mélanger les rythmes orientaux avec ceux de l’Occident.

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Les musiciens

Didem Başar – Joueuse de qânun

QanûnNée à Istanbul, Didem Başar étudie le qânun (zither sur table) au Conservatoire d’État de musique turque avec Nevzat Sumer. Elle complète sa formation en composition auprès de Demirhan Altug et Yavuz Ozustun. Concertiste, elle enseigne au Conservatoire de l’Université de Halic et au Conservatoire d’État de l’Université technique d’Istanbul. En 2002, elle rejoint l’Ensemble Bezmara et découvre le santour turc et le qanûn traditionnel à cordes métalliques et investit autrement la musique ottomane. Parallèlement, Didem donne naissance à un quartet de qanûn, projet jamais tenté auparavant. Arrivée à Montréal en 2007, elle joue avec le Fenci’s Ensemble et l’Ensemble Constantinople et forme également le Duo Turco avec Ismail Fencioglu depuis 2009.

Nazih Borish – Oudiste

OudNatif de Lattaquié, en Syrie, Nazih Borish commence l’apprentissage de l’oud auprès de son père à l’âge de cinq ans. Enfant prodige, il donne ses premiers concerts dès ses treize ans dans sa ville natale. Musicien autodidacte, il maîtrise les techniques de l’oud, et de différents styles de musique tels que la musique arabe, turque, flamenco, jazz, etc. Il a joué auprès de grands artistes du Moyen-Orient et a brillé dans plusieurs villes du Moyen-Orient, mais également en Russie, en Ukraine, au Venezuela, au Canada et aux États-Unis. En 2005, Nazih fonde son école à Lattaquié et y forme plus de 100 étudiants à la pratique de l’oud et à l’improvisation. Depuis son arrivée à Montréal, en 2016, il a déjà collaboré avec plusieurs artistes montréalais et est très actif sur la scène de la métropole.

(Source : Accès Asie)

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