Le Ministère afghan de la lutte contre les stupéfiants et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont publié mercredi 12 novembre 2014 un nouveau rapport qui révèle que la culture pavot en Afghanistan a augmenté de 7 %, passant de 209 000 hectares en 2013 à 224 000 en 2014, malgré les programmes d’éradication, menée à coups de milliards de dollars par les États-Unis.
La production d’opium, à partir du pavot, pourrait augmenter de 17 %, soit 6 400 tonnes en 2014 contre un total de 5 500 tonnes en 2013. Selon l’ONUDC, la production d’opium en Afghanistan en 2003, deux ans après le déploiement des forces américaines dans le pays, était estimée à 3600 tonnes, avec une superficie de la culture estimée à 80 000 hectares. Toujours selon des chiffres de l’ONUDC, pour 2003, la production d’opium en Afghanistan avait atteint 3 600 tonnes, soit 6 % de plus que l’année précédente, et généré un revenu d’un milliard de dollars pour les cultivateurs et de 1,3 milliard de dollars pour les trafiquants, soit 52 % du produit intérieur brut du pays. L’Afghanistan est le premier fournisseur mondial de pavot, opiacé qui sert à la fabrication de l’héroïne, obtenu à partir de la morphine, et en 2014, 20 provinces cultivaient du pavot. La majeure partie de la culture du pavot (89 %) est concentrée dans neuf provinces du sud et de l’ouest de l’Afghanistan, qui en compte 34. Les revenus générés par la culture de l’opium avant transformation en Afghanistan sont estimés à 0,85 milliard de dollars, soit 4 % PIB du pays. Sous le régime des talibans de 1996 à 2001, qui brûlaient les récoltes de pavots, la dépendance à l’héroïne était d’un niveau inexistant. Aujourd’hui, selon l’ONU, plus d’un million de personnes sont concernées. Et selon les mauvaises langues, les États-Unis laisseraient le champ libre aux narcotrafiquants en échange de leur soutien au gouvernement en place. Le frère du président afghan Hamid Karzaï, Ahmed Wali Karzai, suspecté d’être un trafiquant de drogue, a collaboré avec la CIA (Central Intelligence Agency, service de renseignements américains) au cours des huit dernières années, selon une information parue en 2009 dans le quotidien américain « The New York Times ».