La Salon du livre de Francfort vient de se terminer. Malgré la polémique causée par le boycott de l’Iran en réaction à l’invitation de Salman Rushdie, le succès a été au rendez-vous. L’Indonésie, invitée d’honneur, a présenté au public ses nombreux trésors littéraires, parmi lesquels La Galigo, épopée épique écrite entre les XIIIe et XVe siècles.
Ce récit en langue bugis ancien (langue austronésienne de Sulawesi du Sud) comporte 300 000 vers, soit 6 000 pages qui correspondent à 20 fois la longueur de l’Odyssey d’Homère.
L’invitation d’honneur à Francfort offre de nombreuses opportunités à un pays : outre les événements qui lui sont consacrés au fil de la semaine, il dispose d’un pavillon dédié, où il peut exposer différentes formes d’expression artistique, sa production littéraire ou son patrimoine bibliographique. En Indonésie, l’écrit raconte aussi bien les épopées que le quotidien…
Le joyau de l’exposition est sans aucun doute La Galigo, le plus long manuscrit du monde — 300 000 vers rédigés sur 12.000 feuillets — qui remonte au XIIIe siècle. Ce conte mythologique, scindé en deux parties, raconte la création du monde et des Bugis, peuple indonésien résidant en Sulawesi du Sud, dans l’île de Célèbes, une des quelque 17 000 de l’archipel. Il fut rédigé en bugis, qui utilise l’alphabet lontara, entre le XIIIe et le XVe siècle.
Le Babad Balambangan est signé par Purwasatra de Prabalingga, en 1774, et cette reproduction européenne du XIXe siècle fut acquise par la Société royale des Arts et des Sciences de Batavia, qui était alors la capitale des Indes néerlandaises depuis 1619. Batavia ne (re) deviendra Jakarta, capitale du pays, qu’en 1942, sous l’occupation japonaise. Le Babad Balambangan raconte l’histoire du Prince Patih, de la principauté de Balambangan, et la guerre fratricide qui l’opposa au Sultan Agung. Victorieux et à l’origine de nombreuses conquêtes, ce dernier jouit d’une réputation d’être invincible, jusqu’à ses défaites contre la flotte hollandaise.
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