À l’occasion de la 41e session du Comité du patrimoine mondial qui se tient à Cracovie (Pologne), plusieurs sites d’Asie ont rejoint la Liste du patrimoine mondial.
7 juillet 2017 :
Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil (Palestine)
L’utilisation d’une pierre calcaire locale a marqué la construction de la vieille ville d’Hébron/Al-Khalil (hébreu : חֶבְרוֹן (Hevron) ; arabe : الخليل (Al-Khalil)) au cours de la période mamelouke entre 1250 et 1517. Le centre d’intérêt de la ville était le site de la mosquée Al-Ibrahim/le tombeau des Patriarches dont les édifices se trouvent dans l’enceinte construite au Ier siècle de notre ère pour protéger les tombes du patriarche Abraham/Ibrahim et de sa famille. Ce lieu devint un site de pèlerinage pour les trois religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam. La ville était située au croisement de routes commerciales de caravanes cheminant entre le sud de la Palestine, le Sinaï, l’est de la Jordanie et le nord de la péninsule arabique.
Bien que la période ottomane (1517-1917) présente une extension de la ville dans les zones environnantes et apports de nombreux ajouts architecturaux, en particulier la surélévation des maisons avec la construction d’étages supplémentaires, la morphologie globale de la ville mamelouke a persisté dans l’organisation hiérarchique des quartiers déterminés par des rassemblements autour de l’origine ethnique, la religion ou la profession, et des maisons dont les pièces sont organisées selon un système d’arborescence.
Le 8 juillet 2017 :
Zone des temples de Sambor Prei Kuk, site archéologique de l’ancienne Ishanapura (Cambodge)
Le site archéologique de Sambor Prei Kuk (ប្រាសាទសំបូរព្រៃគុក), « le temple dans la forêt luxuriante » en langue khmère, est identifié comme étant Ishanapura, la capitale de l’empire Chenla qui prospéra de la fin du VIe siècle au début du VIIe siècle de notre ère. Les vestiges de cette cité s’étendent sur 25 km2 et renfermaient un centre-ville fortifié ainsi que de nombreux temples, dont dix temples octogonaux qui constituent des spécimens uniques en leur genre en Asie du Sud-Est.
Leur décoration architecturale en grès est caractéristique du style préangkorien, le style dit de Sambor Prei Kuk, et certains des éléments (linteaux, frontons, colonnades…) sont de véritables chefs-d’œuvre. L’art et l’architecture développés sur ce site devinrent un modèle qui s’est diffusé dans d’autres parties de la région et a posé les fondations du style khmer unique de la période angkorienne.
Kulangsu : un établissement historique international (Chine)
Kulangsu ((鼓浪屿 ; pinyin : Gǔlàngyǔ) est une petite île située dans l’estuaire du fleuve Chiu-lung, à proximité de la ville de Xiamen. Avec l’ouverture de Xiamen comme port de commerce en 1843 et la désignation de Kulangsu comme établissement international en 1903, cette île des côtes sud de l’Empire chinois est soudain devenue une importante fenêtre d’échanges sino-étrangers. Kulangsu est un exemple exceptionnel de fusion culturelle, né de ces échanges, qui reste lisible dans son tissu urbain. Différents styles architecturaux s’y mêlent, notamment le style traditionnel du sud du Fujian, le style occidental néo-classique ou le style colonial à véranda. Le témoignage le plus exceptionnel de la fusion des diverses influences est un mouvement architectural nouveau : le style Amoy Deco, synthèse entre le style moderniste du début du XXe siècle et le style Art déco.
Ville historique d’Ahmedabad (Inde)
La ville fortifiée d’Ahmedabad (gujarati : અમદાવાદ, hindi : अहमदाबाद) fut fondée par le sultan Ahmad Shâh au XVe siècle, sur la rive orientale du fleuve Sabarmati. Elle présente un riche patrimoine architectural de l’époque du sultanat, notamment la citadelle de Badhra, les murs et les portes de la ville fortifiée et de nombreuses mosquées et sépultures ainsi que d’importants temples hindous et jaïns d’époques ultérieures. Le tissu urbain est formé de maisons traditionnelles (pols) densément regroupées le long de rues traditionnelles fermées (puras) par des portes qui se caractérisent notamment par des mangeoires à oiseaux ou des puits publics. La ville a continué de prospérer en tant que capitale de l’État du Gujarat pendant six siècles jusqu’à nos jours.
Le 9 juillet 2017 :
Ville historique de Yazd (République islamique d’Iran)
La ville historique de Yazd (یزد) est située au milieu du plateau central iranien, à 270 km au sud-est d’Ispahan, à proximité des routes des épices et de la soie. C’est un témoignage vivant de l’utilisation des ressources limitées pour assurer la survie dans le désert. L’eau est amenée en ville par un système de qanats — ouvrage destiné à la captation d’une nappe d’eau souterraine. Les édifices sont construits en terre. La ville a échappé aux tendances à la modernisation qui ont détruit de nombreuses villes traditionnelles en terre. La cité perdure avec ses quartiers traditionnels le système de qanats, les maisons traditionnelles, les bazars, les hammams, les mosquées, les synagogues.
Île sacrée d’Okinoshima et sites associés de la région de Munakata (Japon)
Située à 60 km de la côte ouest de l’île de Kyushu, l’île d’Okinoshima (隠岐の島町) est un exemple exceptionnel de la tradition de vénération d’une île sacrée. Les sites archéologiques qui ont été préservés sont pratiquement intacts et offrent une image chronologique de la manière dont les rituels pratiqués sur l’île ont évolué du IVe au IXe siècle de notre ère. Au cours de ces rituels, des objets votifs étaient déposés comme offrandes en différents points de l’île. Beaucoup d’entre eux sont d’une exécution raffinée et viennent d’au-delà des mers, témoignant des échanges intenses entre l’archipel japonais, la péninsule coréenne et le continent asiatique. Intégrée dans le grand sanctuaire de Munakata, l’île d’Okinoshima continue d’être considérée comme sacrée.
Aphrodisias (Turquie)
Situé au sud-ouest de la Turquie, dans la vallée supérieure de la rivière Morsynus, ce bien comprend deux éléments : le site archéologique d’Aphrodisias et les carrières de marbre situées au nord-est de la ville. Le temple d’Aphrodite date du IIIe siècle avant notre ère. La cité d’Aphrodisias a été construite au IIe siècle avant notre ère, à la faveur de l’expansion de la culture hellénistique dans le sud-est de l’Anatolie. La richesse de la ville provenait des carrières de marbre et de l’art produit par les sculpteurs de la ville. La cité s’organise autour de grandes structures municipales, notamment des temples, un théâtre, une agora et des thermes.
(Source : UNESCO)