Inde : Miniatures du sud de l’Asie du San Diego Museum of Art

L’exposition offre un magnifique panorama, couvrant 700 ans d’histoire et de création — soit du XIIe au XIXe siècle —, à travers une centaine d’œuvres de la prestigieuse collection Edwin Binney 3rd du musée de San Diego.

Enluminures sacrées rarissimes, peintures mogholes inspirées de la culture persane et de ses héros, illustrations délicates de la faune et de la flore indigène viennent révéler l’étonnant empressement des artistes indiens à se plier à des goûts étrangers des plus diversifiés, et ce, sans jamais sacrifier la qualité de production de leurs œuvres et la signature indéniablement indienne de leur exécution.

Miniature

Rostam prend le Khaqan de Chine au lasso et le jette au bas de son éléphant blanc. (Aquarelle opaque et or sur papier, vers 1790. 25,7 x 14,3 cm. Collection Edwin Binney 3rd. The San Diego Museum of Art, 1990.555)

Enluminures sacrées

Ce premier thème nous permet d’apprécier les œuvres les plus anciennes réalisées, pour plusieurs d’entre elles, sur des feuilles de palmier. Les miniatures mettent en lumière des sujets se rapportant aux trois religions principales avant l’arrivée de l’Islam en Inde : le bouddhisme, le jaïnisme et l’hindouisme. Il s’agit surtout d’images de dévotion, réalisées dans le nord de l’Inde, accompagnées de textes rédigés en sanskrit.

Visions lyriques

Cette section de l’exposition se compose de miniatures illustrant deux livres extrêmement importants de la culture persane. Le premier est le Livre des rois (Shanameh) de Firdousi, un ouvrage qui retrace les principales épopées de l’Empire perse et dans lequel les héros Rostam et Isfandiar, mais aussi Iskander (Alexandre le Grand) sont représentés. Le second s’intitule Les Cinq Poèmes (Khamsé), dont l’auteur, le poète Nizami, est souvent considéré comme le « recréateur » de la littérature persane.

À la découverte de la peinture moghole

Cette partie de l’exposition regroupe des miniatures réalisées sous les règnes des principaux empereurs de l’importante dynastie moghole, des conquérants originaires d’Asie centrale qui s’installèrent en Inde à compter de 1526. Suivant les traces de Humayun, son père, le deuxième empereur moghol Akbar favorise le développement des arts et des livres. Son fils Jahangir et son petit-fils Shah Jahan — le commanditaire du Taj Mahal — poursuivront dans cette voie. Outre plusieurs portraits de souverains représentés sur le trône de paon ou dans des scènes de la vie quotidienne, on retrouve dans cette section des miniatures indiennes réalisées à partir de modèles européens, comme certaines miniatures chrétiennes offertes en don par les jésuites aux empereurs moghols, ou encore à partir de gravures profanes d’origine hollandaise, elles aussi offertes aux princes. L’aspect narratif des images et le caractère hautement décoratif des bordures qui les encadrent attestent de l’exceptionnel savoir-faire des miniaturistes. La dynastie moghole s’éteint au milieu du XIXe siècle, lorsque Muhammad Bahâdur Shah est détrôné par les Britanniques en 1858.

À la manière de la Compagnie, de 1710 à 1890

Le titre de la dernière portion de l’exposition fait référence à l’importance de la Compagnie britannique des Indes orientales, installée en Inde depuis 1600. À l’inverse des miniatures des deux sections précédentes, les planches proposées ne sont pas des images tirées de livres qui auraient été démantelés, mais plutôt des œuvres autonomes illustrant de manière très naturaliste la faune et la flore du pays. (Source : Musée des Beaux-Arts de Québec)


Du 9 octobre 2014 au 18 janvier 2015 au MBAQ
Parc des Champs-de-Bataille
Québec (Québec) G1R 5H3

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *