Les derniers éléphants du Laos

Eléphants au Laos

La population mondale d’éléphants ne cesse de décliner. En Asie, nous pensons d’abord à l’Inde ou à la Thaïlande. Le Laos est pourtant un autre pays de ces pachydermes asiatiques. Il ne renfermerait aujourd’hui moins d’un millier d’individus alors qu’il est connu comme le pays du « million d’éléphants ».

À Luang Prabang, sur les murs de la chapelle rouge du Wat Xieng Thong, l’un des plus anciens temples bouddhistes du Laos, les éléphants sont partout. Des éléphants en mosaïques de verre. Moins fragiles pourtant que leurs congénères de chair et d’os : dans le pays que l’on appelait autrefois « le royaume du million d’éléphants » et qui en comptait encore 40 000 il y a un siècle, les pachydermes seraient désormais moins de 1 000. Un déclin alarmant : dans quarante ans, l’animal emblématique pourrait avoir complètement disparu du pays. Un Laos sans éléphants ? Entre le Mékong et la frontière thaïlandaise, dans la province de Sayaboury, le Centre de conservation de l’éléphant et l’ONG ElefantAsia luttent contre l’hécatombe annoncée. Comme pour les quelques autres fondations de sauvegarde des éléphants nées en Asie ces dernières décennies, deux étrangers, les Français Sébastien Duffillot et Gilles Maurer, sont à l’origine du projet.

Des rescapés

Dans le sanctuaire d’une centaine d’hectares situé sur les bords du lac Nam Tien, une petite dizaine d’éléphants promènent leur imposante silhouette avec une grâce de ballerine. Ici, pas de troncs d’arbres à tirer jusqu’à l’épuisement ou de touristes à promener à la chaîne, les éléphants vivent en paix. Le sort peu enviable de la plupart des quelque 450 éléphants domestiques du Laos, certains des pensionnaires l’ont connu. Ils sont même quelques-uns à être des rescapés. Phu ThongKhoun, le mâle reproducteur du groupe, par exemple, est arrivé au Centre de conservation après des années de débardage intensif avec, à la clef, un abcès sur le dos provoqué par le frottement des chaînes de son harnais. Mae BounNam, femelle de 20 ans couverte de taches de rousseur, travaillait, elle, dans des conditions moins difficiles, mais il y a eu « l’accident ». Mae BounNam transportait des touristes pour des treks dans la forêt de la province de Hongsa. Un jour, alors qu’elle était pleine, la jeune éléphante a cassé sa chaîne et s’est enfuie. Lorsque des fermiers l’ont retrouvée en train de manger leurs plantations, ils lui ont tiré dessus : Mae BounNam a perdu son éléphanteau, mais a survécu. Sur son ventre, des cicatrices rappellent l’épisode.

[Lire la suite sur Le Monde]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *