100 ans de mode ouïghoure

La mode change, mais jamais le cœur pour la beauté. Inspiré par les vidéos populaires « 100 ans de beauté » qui mettent l’accent sur les changements de tendances de la mode dans un pays ou une région au fil du temps, Mewlan Turaq à Kashgar, un Ouïghour (ou Ouïgour) de la région autonome du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, a publié sa propre version pour reproduire les tendances de la mode des femmes ouïghoures de 1910 à 2010.

Il souhaitait montrer la beauté des Ouïghoures à travers les changements des styles ethniques dans sa ville natale. Son travail a été réalisé à partir de documents historiques et de photos anciennes. Il a été aidé dans sa tâche par le photographe Kurbanjan Samat d’Uygur.

« La poursuite de la beauté est un désir naturel et sincère des peuples dans tous les pays et de tous les groupes ethniques », dit-il. « Le monde change. La Chine se développe. Le Xinjiang aussi. Le changement de société se reflète dans les tendances locales de la mode ».

L’homme a passé cinq mois à coudre la plupart des vêtements avec sa mère.

1910

Dans les années 1910, les femmes ouïghoures portaient des chapans (veste portée en Asie centrale) en soie atlas (produit par le papillon atlas [Attacus atlas]) et de longues robes. Les femmes ayant un statut social élevé étaient habillées de longues robes de soie atlas pour des événements sociaux. Elles portaient également des couvre-chefs et des colliers magnifiques, et des pantalons longs sous leur robe. Les jambes des pantalons étaient brodées de motifs dorés.

1920

Dans les années 1920, les femmes ouïghoures portaient des casquettes de fourrure et des robes longues blanches. Le style de robe blanche présenté sur la photo était pour les femmes mariées. La soie était populaire dans Xinjiang traversé par l’ancienne route de la soie.

1930

Dans les années 1930, le style dans le nord du Xinjiang était toujours affecté par les Manchous, la minorité ethnique qui a établi la dynastie Qing (1644-1911). Les couvre-chefs, les manchettes et les colliers étaient ornés de broderies. Les femmes portaient des jupes qui descendaient jusqu’aux chevilles. Elles portaient aussi des boucles d’oreilles et des colliers avec des glands du style de l’Asie centrale. Leurs chapeaux étaient également décorés de plumes.

1940

Dans les années 1940, la mode moderne des pays étrangers a commencé à apparaître et les femmes ont bénéficié d’un statut plus élevé. Les femmes du Xinjiang ont commencé à porter des robes plus courtes, plus serrées et plus décontractées. Porter un gilet sur une robe de soie atlas était à la mode à cette époque. Les chapeaux aux motifs floraux ont également remplacé le foulard.

1950

Dans les années 1950, plus de femmes ouïghoures sont entrées dans les universités. Le costume de la photo ci-dessous s’inspire d’une photo ancienne d’une enseignante de Tacheng, dans le Xinjiang. La mode à cette époque était profondément influencée par l’ex-Union soviétique et comportait des jupes plissées et des chaussures à bout rond. Les femmes n’avaient plus à avoir leurs corps complètement couverts.

1960

Au cours de la Révolution culturelle, la tenue de style militaire est devenue une mode au Xinjiang, tout comme dans d’autres parties de la Chine.

1970

La mode universitaire est devenue tendance chez les jeunes de toute la Chine dans les années 1970. Les jeunes Ouïghoures aimaient porter des robes à pois avec des manches bouffantes.

1980

Influencé par le punk, le style de vêtements au Xinjiang dans les années 1980 est devenu excessif. Les paillettes et les cheveux bouclés étaient fréquents. Le look montré ci-dessous s’inspire du costume de l’héroïne du célèbre film romantique du Xinjiang Amour des amours, sorti en 1987, une élève ouïghoure de l’Académie de danse de Pékin.

1990

À la fin du XXe siècle, les jeans, les vestes en cuir et les baskets étaient communs dans les rues du Xinjiang. Les femmes ouïghoures ont commencé à adopter les tendances internationales de la mode.

2000

À l’aube du nouveau siècle, les femmes ouïghoures sont devenues plus ouvertes et ont commencé à embrasser une mode plus audacieuse. Leggings, robes serrées et blouses sans manches étaient populaires chez elles.

2010

Au cours des années 2010, les gens ont commencé à se rendre compte de l’importance de protéger les cultures traditionnelles et, par conséquent, la nostalgie a déferlé dans la mode chinoise. Au Xinjiang, les styles ethniques ont retrouvé leur popularité. Les créateurs aimaient mélanger les éléments ouïghours traditionnels, tels que la soie atlas, dans leurs œuvres.

2017

Aujourd’hui, les femmes ouïghoures profitent d’un horizon plus large, les fêtes et les banquets au Xinjiang accueillent plus d’invitées ouïghoures. Les robes de soirée sont indispensables pour les amateurs de fêtes féminines.

Cet article, traduit et adapté de New China, ne doit pas faire oublier que les mouvements séparatistes ouïghours sont durement réprimés depuis des décennies.

Atelier traditionnel de fabrication de soie atlas à Khotan (Région autonome ouïgoure de Xinjiang).

Atelier traditionnel de fabrication de soie atlas à Khotan (Région autonome ouïghoure du Xinjiang).

Bannière par https://www.flickr.com/photos/kpi/ (https://www.flickr.com/photos/kpi/246927240) [CC BY 2.0], via Wikimedia Commons


Les Ouïghours (littéralement unité, langue ouïghoure : ئۇيغۇر ; chinois simplifié : 维吾尔 ; chinois traditionnel : 維吾爾 ; pinyin : Wéiwú’ěr) sont un peuple turcophone et musulman sunnite habitant la région autonome ouïghoure du Xinjiang (ancien Turkestan oriental) en Chine et en Asie centrale. Ils représentent une des cinquante-six nationalités reconnues officiellement par la République populaire de Chine (pinyin : wéiwú’ěr zú). Ils sont apparentés aux Ouzbeks. Leur langue est l’ouïghour.

Avant de se sédentariser dans la région qui constitue l’actuel Xinjiang, les Ouïghours furent des nomades vivant en Mongolie. Ils sont signalés entre la Selenga et le lac Baïkal. En 657, ils furent les alliés des Chinois contre les Göktürks occidentaux.

Les ossements trouvés dans les tombes associées à la culture ouïghoure des VIIIe siècle et IXe siècle sont en majorité ceux de type europoïde brachycéphale, avec de légères influences mongoloïdes. Les archéologues russes les jugent physiquement proches des Ouzbeks actuels. Selon les fresques, les Ouïghours sont représentés avec des traits plutôt mongoloïdes, ou plutôt europoïdes.

Les Ouïghours actuels ne descendent pas seulement des anciens Ouïghours, mais aussi avec des apports ouzbeks, iraniens orientaux, et tokhariens.

(Source : Wikipédia)

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