Entretien avec Brigite Menon, professeur de sitar

Brigitte Menon a longtemps étudié le sitar en Inde. Elle participe également au groupe nantais de jazz Mukta.

Pouvez-vous vous présenter aux visiteurs de Terres d’Asie ?

Je suis une voyageuse qui s’est rendue en Inde pour la première fois en 1974, accompagnée de ma guitare. Lors de ce séjour, j’ai découvert le sitar et j’ai commencé à l’étudier à mon retour en France. Je suis retourné en Inde l’année suivante pour me consacrer à cet instrument. Je suis revenue en 1995.

Quel est votre parcours et qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la musique indienne ?

Cet intérêt est lié tout d’abord à la vague des Beatles, car ils se sont intéressés à la musique indienne, avec pour conséquence une ouverture sur les autres cultures.
Il y a eu surtout Ravi Shankar à qui je suis redevable de mon désir d’apprendre la musique indienne. Il a beaucoup fait pour faire connaître ce genre de musique dans le monde entier.

Pourquoi le sitar et le tampoura ?

J’ai toujours été attirée par les instruments à cordes et le fait de jouer de la guitare et du violon m’a amené naturellement vers le sitar. J’ai une véritable fascination pour ce dernier à cause de sa sonorité et parce qu’il permet un très large éventail d’expressions, ce que l’on ne trouve pas chez les autres instruments.

Vous enseignez le sitar. Quelle perception de la musique indienne ont les Français ? Pourquoi n’a-t-elle pas le succès du raï ?

Pour les Français, il faut être un vrai Indien pour de la musique indienne. C’est comme il n’y a pas si longtemps, il fallait être Allemand pour jouer du Beethoven ! Pour eux, c’est souvent une découverte, et la musique indienne jouit d’une aura.

En ce qui concerne le raï, c’est une musique plus populaire, proche du folklore et donc plus accessible que la musique classique indienne.

Pour ceux qui veulent se lancer, combien d’années d’études faut-il pour maîtriser le sitar et le tampoura ?

Le tampoura, n’importe qui peut le jouer, car il ne donne qu’un bourdonnement. Pour le sitar, les Indiens disent qu’il faut au minimum 12 ans de pratique assidue et quotidienne.

Vous jouez avec le groupe Mukta qui marie avec bonheur le jazz et la musique indienne. Quel a été l’accueil du public ?

Génial ! Les disques se vendent bien, nous donnons bientôt des concerts à Paris. Le public va des très jeunes à 70 ans. Il y a donc un public. D’ailleurs, je vais bientôt donner des cours de musique indienne dans une école de jazz à Montpellier, « Le Jam ». Pour la première année, il y a 13 élèves, c’est encourageant. Par contre, je regrette que Mukta ne possède pas de site Internet.

Connaissez-vous d’autres groupes français qui jouent dans le registre Inde/musique occidentale ?

Non. Mais sur Montpellier, je participe à « Aumja », un nouveau groupe qui associe la musique indienne à la musique occidentale. On va bientôt enregistrer un disque.

Quel genre de musique écoutez-vous ?

Principalement de la musique indienne, du sitar, dont Sujaat Khan et Villayat Khan.

Quels sont vos projets ?

Un disque de contes, deux concerts à Paris et un nouveau séjour en Inde.

Propos recueillis par Pascal Marion le 1er novembre 2002.


Brigitte Menon ne fait plus partie de Mukta depuis 2003. Elle a créé un nouveau groupe, Aumja.


Discographie de Brigitte Menon

  • 1994 : Graham Haynes « The Griots Footsteps »
  • 1999 : Mukta « Indian Sitar & World Jazz »
  • 2000 : Mukta « Jade »
  • 2000 : Mukta « Dancing on one’s hands »
  • 2002 : Flora Devi « Vasanta Raga »
  • 2005 : Aumja « mythologies »

Discographie de Mukta

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