L’Arménie, pays témoin

À l’occasion du centenaire du génocide arménien, de nombreux ouvrages — une cinquantaine — ont été publiés. Parmi eux, L’hiver nous demandera ce qu’on a fait l’été écrit par Henry Cuny, un ex-ambassadeur de France à Erevan pendant cinq ans.

« En revenant, quarante ans après, en Slovaquie sur les traces d’un amour de jeunesse, alors qu’il était stagiaire d’ambassade à l’époque du Printemps de Prague et de Mai 68, le narrateur s’immerge dans les fantasmagories du monde rom au cœur des paysages idylliques du “paradis slovaque” et découvre, à travers une plongée stupéfiante dans les archives de la Sécurité d’État, la terrible tB, alors l’équivalent tchécoslovaque du KGB, les secrets d’une relation qui n a pas fini de bouleverser sa vie. »

Il n’y avait aucune chance pour qu’existât aujourd’hui, au XXIe siècle, et situé où il est, un pays comme l’Arménie : 3 millions d’habitants à peine, une absence de ressources naturelles, des chrétiens enserrés entre trois poids lourds musulmans (Turquie, Azerbaïdjan, Iran) et en conflit larvé avec les deux premiers, un territoire pas plus grand que la Belgique, dans le sud du Caucase, région stratégique par excellence, longtemps disputée entre empires russe et ottoman.

L’Arménie est un miracle, qui remonte à la nuit des temps. Les Arméniens ne se voient-ils pas comme les descendants de Noé, dont l’arche s’échoua sur le mont Ararat ? Pourtant, en tant que nation, ses origines sont antérieures de trente ans à la fondation de Rome. La langue arménienne est l’une des plus anciennes ramifications dialectales de cette langue mère originelle que nous appelons indo-européenne.

Premier État chrétien au monde (en 301… encore dix ans avant Rome !), sa survie semble avoir reposé tout entière sur ce triptyque indissociable de la foi, de la langue et de l’écriture, puisque le moine Mesrop Machtots inventa, en 404, l’alphabet arménien pour permettre la traduction de la Bible, source d’une riche littérature et instrument de préservation de l’identité. Le peuple arménien a survécu à un millénaire d’effacement de son pays de la carte du monde.

[Lire la suite sur L’Express]

  • L’hiver nous demandera ce qu’on a fait l’été par Henry Cuny
  • Éditions du Rocher
  • 444 p., 19,95 €

Voir aussi : « 17 livres autour du génocide arménien »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *