Photographies de la vie en Palestine (vers 1896-1919)

Épicerie, vers 1910. – Source

Des jeunes filles posent dans des tatreez brodés. Les femmes tiennent des choux-fleurs empilés sur quatre têtes ; les hommes examinent attentivement les tas sur un marché de pastèques. Le commerce est florissant : les usines de savon à l’huile d’olive empilent leurs barres par milliers ; les marchands classent les boisseaux brillants d’oranges de Jaffa ; et dans les bazars, les couteliers aiguisent les faucilles et les maréchaux-ferrants ajustent les chaussures. Des orateurs domari lèvent les mains vers la caméra dans un bosquet du mont Hermon ; des femmes hissent des pots à eau dans la communauté druze de Daliyat al-Karmel ; des hommes portent le tarboosh et préparent un festin de viande rôtie pour la Pâque. Les loisirs prennent de nombreuses formes, des cafés gramophones aux concerts, des séances de nargilah à la gymnastique suédoise. Des familles vêtues de blanc se promènent dans un cimetière après le ramadan ; des personnes en deuil se rassemblent pour les funérailles d’un rabbin à Jérusalem ; des mères assistent à un cours de bible, côte à côte, à Bethléem. Une famille plante sa tente au-dessus de la mer Morte et, les pieds fermement plantés, un homme contemple les oliveraies fertiles de Gaza.

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La Palestine en cases

Vivre en terre occupée. Un voyage en Palestine, de Naplouse à Gaza.

José Pablo García, dessinateur espagnol, décide d’arrêter la bande dessinée pour se remettre en phase avec la réalité. En ce qui concerne ce dernier point, il ne croit pas si bien dire puisqu’il reçoit une offre qui va lui faire découvrir l’aventure.

Cette offre improbable arrive de l’association Action contre la faim, qui, en relation avec l’Agence espagnole de Coopération, cherche à sensibiliser le public « sur les conditions de vie de la population palestinienne, l’insécurité alimentaire, le manque d’eau… » en Palestine. Elle lui propose donc d’aller sur place afin de réaliser une BD témoignage. Une forme de communication qui est le « médium qui a semblé approprié pour ce type de témoignage », selon Olivier Longué, directeur général d’Action contre la Faim — Espagne.

Après la surprise et un temps de réflexion, José Pablo García accepte la proposition et il se trouve embarqué dans un périple de dix jours dans les Territoires occupés, en Cisjordanie et à Gaza.

La genèse de Vivre en terre occupée. Un voyage en Palestine, de Naplouse à Gaza est donc particulière. José Pablo García nous offre un reportage dessiné sur la situation des Palestiniens, sous blocus depuis 10 ans, sans parti pris et avec beaucoup de pudeur. « Notre volonté n’est pas de pointer du doigt des coupables, » affirme Olivier Longué.

Voyage en terre occupée, p. 16
La page 16 montre l’absurdité du système.

J. P. García présente des faits, que nous ignorons et qui sont plus précis que ceux que présentent les informations. Saviez-vous que le Vatican est propriétaire d’un territoire offert par le roi Hussein de Jordanie au pape Paul VI en 1964, durant son pèlerinage historique ? Connu sous le nom de « la colline du pape », il abrite une population palestinienne en butte aux autorités israéliennes.

Jose Pablo Garcia

Le dessinateur a choisi de présenter son périple sous la forme d’un carnet de voyage divisé en cinq parties, où il se met en scène :

  1. Jérusalem
  2. Dans le sud de la Cisjordanie. De Hébron à Bethléem
  3. À L’est. Les alentours de Jérusalem
  4. En route vers le Nord. De Ramallah à Naplouse
  5. Gaza. Un territoire sous blocus

Vivre en terre occupée offre ainsi un point de vue inhabituel sur un environnement complexe et pousse à la réflexion. Aujourd’hui, quatre millions de personnes vivent, dans cette région, une situation « qui, en vertu du droit humanitaire international, ne devraient pas exister ».

Finalement, la BD est bien adaptée pour raconter la Palestine actuelle : les cases renvoient au morcellement des territoires occupés et isolés les uns des autres. Les couleurs sobres, ternes sont un rappel aux difficultés des Palestiniens qui sont comme des oiseaux en cage. Pourtant, on ne tombe jamais dans l’excès. Il s’agit simplement d’un témoignage sensible présenté avec des touches d’humour.

Vivre en terre occupée. Un voyage en Palestine, de Naplouse à Gaza, La Boîte à bulles, 2018.


Voir aussi :

Nouveaux sites asiatiques sur la Liste du patrimoine mondial

À l’occasion de la 41e session du Comité du patrimoine mondial qui se tient à Cracovie (Pologne), plusieurs sites d’Asie ont rejoint la Liste du patrimoine mondial.

7 juillet 2017 :

Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil (Palestine)

Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil en 1898.

Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil en 1898.

L’utilisation d’une pierre calcaire locale a marqué la construction de la vieille ville d’Hébron/Al-Khalil (hébreu : חֶבְרוֹן (Hevron) ; arabe : الخليل (Al-Khalil)) au cours de la période mamelouke entre 1250 et 1517. Le centre d’intérêt de la ville était le site de la mosquée Al-Ibrahim/le tombeau des Patriarches dont les édifices se trouvent dans l’enceinte construite au Ier siècle de notre ère pour protéger les tombes du patriarche Abraham/Ibrahim et de sa famille. Ce lieu devint un site de pèlerinage pour les trois religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam. La ville était située au croisement de routes commerciales de caravanes cheminant entre le sud de la Palestine, le Sinaï, l’est de la Jordanie et le nord de la péninsule arabique.

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Présentation du film « 5 caméras brisées » dans le cadre de l’année internationale de solidarité avec le peuple palestinien 2014

L’Union des organisations d’amitié du Viêt Nam, le Comité vietnamien de solidarité avec le peuple palestinien et l’ambassade de Palestine au Viêt Nam ont organisé jeudi 6 novembre 2014, dans le cadre de l’Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien 2014, la projection de « 5 caméras brisées », documentaire franco-israélo-palestinien écrit et réalisé par Emad Burnat et Guy Davidi, sorti en 2011, qui raconte l’histoire d’Emad Burnat, un agriculteur et caméraman palestinien amateur, vivant dans le village de Bil’in.

Affiche de 5 caméras brisées

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