Le parlement dissous, les manifestations continuent

La première ministre, Yingluck Shinawatra, a annoncé lundi 9 décembre 2013 la dissolution du Parlement « sur la base de consultations avec diverses parties », afin de « laisser le peuple décider » et convoqué des élections pour le 2 février 2014. Les manifestants n’ont pas suspendu leur mouvement de protestation et se sont dits prêts à « faire tomber le gouvernement ».

Yingluck Shinawatra déploie des barricades autour du siège du gouvernement et propose la dissolution du Parlement

Alors que des barricades ont été érigées dans la capitale Bangkok par la police autour du siège du gouvernement et du parlement, pour prévenir tout débordement à l’approche de la grande manifestation de l’opposition, prévue lundi 9 décembre 2013, pour « faire tomber le gouvernement », la première ministre Yingluck Shinawatra a proposé dimanche 8 décembre 2013 la dissolution du parlement, la convocation d’élections anticipées dans les 60 jours et la tenue d’un référendum sur la mise en place d’un « conseil du peuple » non élu, proposé par l’opposition. Les manifestants demandant la démission du gouvernement et de sa chef, Yingluck Shinawatra, la considérant comme « une marionnette de son frère », Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d’État militaire, le 19 septembre 2006. Les mouvements de protestation avaient débuté le 4 août 2013 pour dénoncer un projet de loi d’amnistie présenté par le parti au pouvoir, Puea Thai, qui prévoit d’amnistier toutes les personnes impliquées dans les mouvements qui ont secoué la Thaïlande depuis le coup d’État qui a renversé l’ancien premier ministre, Thaksin Shinawatra, en septembre 2006, jusqu’en mai 2012. Les partisans de Thaksin Shinawatra, les « Chemises rouges » avaient organisé de violentes manifestations qui avaient fait 90 morts et 1900 blessés. Le texte avait été rejeté par le Sénat le 11 novembre 2013. Le vote des sénateurs avait été retransmis en direct à la radio. La Chambre basse du Parlement avait approuvé le texte le 1er novembre 2013.

La première ministre Yingluck Shinawatra n’assistera pas au sommet spécial Japon-ASEAN

La première ministre Yingluck Shinawatra a annoncé vendredi 6 décembre 2013 qu’elle ne participera pas au sommet spécial Japon-ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), qui aura lieu du vendredi 13 au dimanche 15 décembre 2013 à Tokyo au Japon en raison de la situation qui prévaut en Thaïlande, où d’importantes manifestations se déroulent pour réclamer la démission du gouvernement, et où l’opposition a menacé de prendre, dimanche 8 décembre 2013 le siège du gouvernement. Le vice-premier ministre et ministre du Commerce, Niwattumrong Boonsongpaisan représentera la première ministre thaïlandaise à ce sommet.

La première ministre prête à démissionner ou dissoudre l’Assemblée

La première ministre Yingluck Shinawatra a déclaré lundi 2 décembre 2013, lors d’une conférence de presse accordée au Centre pour l’administration de la paix et l’ordre dans l’enceinte du siège de la police nationale, qu’elle est prête à démissionner ou à dissoudre la Chambre des représentants, si ces mesures rétablissent l’ordre et la paix.

Les manifestations réprimées par la police à coup de gaz lacrymogènes

La police est intervenue dimanche 1er décembre 2013 dans la capitale Bangkok à coup de gaz lacrymogènes contre les manifestants qui réclament la démission du gouvernement et qui marchaient sur ministère de l’Intérieur, le ministère du Travail et le siège de certaines chaînes de télévision. Samedi 30 novembre 2013, des violences entre partisans et opposants au gouvernement ont fait 2 morts et au moins 35 blessés.

La première ministre Yingluck Shinawatra échappe à une motion de censure

La chambre basse du parlement a rejeté jeudi 28 novembre 2013 une motion de censure déposée par l’opposition, avec 297 voix contre et 134 pour. Les manifestations demandant la démission du gouvernement et de sa chef, Yingluck Shinawatra, la considérant comme « une marionnette de son frère », Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d’État militaire, le 19 septembre 2006, se poursuivaient vendredi 29 novembre 2013. Des milliers de manifestants ont réussi à s’emparer du quartier général de l’armée de Terre et du siège du parti au pouvoir, Puea Thai (Pour les Thaï), qui avait remporté les élections législatives du dimanche 3 juillet 2011. Les manifestants ont ensuite quitté les lieux de leur plein gré.

Mandat d’arrêt contre Suthep Thaugsuban, qui a lancé l’appel pour l’occupation des ministères

La Cour pénale de Thaïlande a lancé mardi 26 novembre 2013 un mandat d’arrêt à l’encontre de Suthep Thaugsuban (64 ans), député du Parti démocrate, principal parti de l’opposition, qui a démissionné de ses fonctions pour lancer les manifestations réclamant à la démission du gouvernement, mené Yingluck Shinawatra, soeur de l’ancien Premier ministre déchu Thaksin Shinawatra, nommée le 5 août 2011 après la victoire de son parti, Puea Thai (Pour les Thaï), qui avait remporté les élections législatives du dimanche 3 juillet 2011. Suthep Thaugsuban a appelé à occuper tous les ministères jusqu’à ce qu’il obtienne satisfaction. Les manifestants occupent depuis le lundi 25 novembre 2013 le ministère des Affaires étrangères et celui des Finances.

Il s’agit des plus importantes manifestations depuis avril 2010, où des centaines de milliers de partisans de l’ancien premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d’État militaire, le 19 septembre 2006, appelés « les Chemises rouges », avaient pris le contrôle samedi 3 avril 2010 du principal quartier commerçant et touristique de la capitale Bangkok, qu’ils avaient occupé pendant plus d’un mois, et qui avaient fait 89 morts et 1 900 blessés.

L’état d’urgence imposé le 7 avril 2010 à la suite de l’intrusion de force de plusieurs milliers de manifestants dans le parlement, avait été levé mardi 21 décembre 2010 dans la capitale Bangkok et 3 autres provinces, Nonthaburi, Samut Prakarn et Pathum Thani.