Lorsque le Japon faisait fantasmer l’Europe

affiche de l'exposition « Le bouddhisme de Madame Butterfly »

Le Musée d’ethnographie de Genève (MEG) présente une exposition intéressante concernant les rapports des Occidentaux avec le Japon. Ce même Japon qui a influencé les impressionnistes au XIXe

Intitulée « Le bouddhisme de Madame Butterfly. Le japonisme bouddhique », elle propose au public ne nombreux objets soigneusement sélectionnés provenant de plusieurs musées européens.

Du 9 septembre 2015 au 10 janvier 2016

L’exposition du Musée d’ethnographie de Genève illustre les apports du bouddhisme nippon à l’histoire des idées et du goût

Qu’est-ce qui, outre leur appartenance ou la référence à un pays et une culture – japonaise en l’occurrence –, relie des objets et images aussi différents qu’une armure de samouraï richement décorée, la peinture délicate d’une belle en kimono orné de papillons, un crustacé sur une pièce de vaisselle et le visage purgé de toute tension intérieure du bouddha ? Les fils qui relient ces œuvres et les nombreuses autres exposées au MEG sont multiples et ramifiés. La trame ainsi tissée sous-tend le propos passionnant des commissaires de la manifestation, Jérôme Ducor, successeur de Jean Eracle à la tête du département Asie du musée, et Christian Delécraz. Lesquels ont investi deux années à la genèse et à l’élaboration de cette belle et riche exposition.

Celle-ci s’est ouverte le mercredi 9 septembre, jour anniversaire de la mort, voici dix ans, de Jean Eracle, auquel il est ici rendu hommage. Chanoine de saint Augustin à l’abbaye de Saint-Maurice, celui-ci « émigra », spirituellement parlant, vers l’Extrême-Orient et devint religieux d’une école du bouddhisme japonais. Ainsi est-il un modèle de la conversion du public occidental à la fois au goût et à la pensée de ce Japon raffiné, dont les traditions tendent à l’immatérialité. Car le sujet est autant ce pays lointain, que peu ont vu (encore aujourd’hui), que le public européen, nous, tels que nous étions voici un peu plus d’un siècle ; au moment de l’ouverture, attendue durant deux siècles, du Japon aux échanges avec l’étranger.

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